Communiqué du 2 avril 2019 des Cercles Nationalistes Français

LES POINTS SUR LES I…

 

Cela pourrait paraître négligeable, mais en y regardant de plus près, c’est très révélateur de la frilosité de certains de “nos milieux” par rapport à la maçonnerie.

L’affaire a commencé de façon apparemment anodine avec un reproche que Mme

Marion Sigaut avait cru bon de rendre public à propos des décrets d’Allarde et de la loi d’Isaac Le Chapelier de 1791. Elle m’écrivait sur notre site :

“Pardon cher monsieur : Vous inversez l’ordre entre d’Allarde et le Chapelier. D’Allarde interdit les corporations, puis Le Chapelier interdit qu’on les reconstitue.“Errare humanum est, n’est ce pas ?”

Lors de mon entretien du 7 mars dernier, mes collaborateurs m’avaient interrogé à ce sujet qui avait alerté plusieurs de nos correspondants : “Est-ce une mauvaise querelle d’égo” ?

Effectivement j’étais surpris de ce procédé de Mme Sigaut qui aurait pu me joindre en privé pour me dire que “je m’étais trompé”, mais qui a voulu faire un “coup médiatique”.

Je lui avais répondu par la définition de la loi d’Isaac Le Chapelier :

Cette loi proscrit le régime général d’exercice collectif des métiers ouvriers (les corporations), avec toutes les réglementations sociales particulières, et par conséquent le régime de dérogation des manufactures privilégiées”. C’était donc bien la loi d’Isaac Le Chapelier qui interdisait les corporations. Il n’y avait nullement, comme semble le croire Mme Sigaut : “L’un a fait ceci, l’autre a fait cela”. Et je concluais: “Errare humanum est”, n’est-ce pas chère Marion Sigaut ? Mme Sigaut a-t-elle voulu se faire valoir publiquement, ou bien en a-t-elle profité pour se faire bien voir d’Égalité et Réconciliation dont elle dépend pour la diffusion de ses livres et de ses conférences ? En effet, nous ne cessons de mettre en garde, devant les étranges contacts d’Alain Soral avec le sataniste Christian Bouchet, membre de l’Ordo Templi Orientis, fondé par le haut maçon homosexuel et luciférien Aleister Crowley (1). Dans ma réponse lors de cet Entretien du 7 mars, j’avais souhaité que Mme Sigaut, se préoccupe plutôt de l’ésotérisme gnostique et satanique des Soral et Bouchet, dont elle n’est, en fait, qu’une caution “catholique”… Le 14 mars réagissant à mon commentaire, elle écrivait :

“Récemment j’ai entendu Philippe Ploncard d’Assac dire, à propos des corporations, que la loi Le Chapelier avait été suivie par le décret d’Allarde qui l’avait complété et perfectionné. J’ai voulu, respectueusement et avec bienveillance, faire savoir à ce monsieur qu’il avait inversé l’ordre entre les deux, puisque d’Allarde avait commencé et que Le Chapelier l’avait suivi. On ne m’y reprendra pas”.

Cette réaction est intéressante à plusieurs égards :

1° Elle ne tient aucun compte de ma précision dans ma réponse.

2° Elle ne parle pas de la loi d’Isaac Le Chapelier, mais de Le Chapelier simplement

3° Elle se comporte en maîtresse d’école réprimandant publiquement l’un de ses mauvais élèves, “avec bienveillance”, note t-elle, heureusement … !

4° Et surtout, Mme Sigaut se garde bien de répondre à ma mise en garde envers le tandem sulfureux Soral-Bouchet et la caution qu’elle leur apporte par sa collaboration sous son étiquette catholique, ce qui n’a pas toujours été le cas …

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Cette affaire aurait pu en rester là. Une simple querelle d’égo, d’une donneuse de leçon pas très bien élevée, si une lettre d’un correspondant ne m’avait apporté un éclairage supplémentaire sur Mme Sigaut que je méconnaissais.

“Étant devenu un fan de vos conférences, je me devais vous aider si je peux à compléter le tableau de la relation Marion Sigaut, porte parole “catholique” de E&R”. “Très récemment nous avons fait venir Marion Sigaut pour une conférence sur Voltaire et Rousseau”. “Afin d’aider Marion Sigaut à être mieux préparée, je lui ai adressé une liste de questions par avance” (…). “À la question sur des extraits “DU CONTRAT SOCIAL” et sur l’origine de ce texte qui est l’un des points de départ fondamentaux de la révolution dite française, Marion Sigaut n’y voit aucun lien avec l’Angleterre”. “Pour elle, la Révolution est francofrançaise dont l’esprit a débuté depuis la Régence puis sous Louis XV via Vincent de Gournay, penseur prônant la politique libérale des biens, anti-corporations. Cf. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_de_ Gournay, “Problème : -Vincent de Gournay est passé par l’Angleterre” ! (…) “Et qui est à la base du courant libéral et donc protestant de l’Angleterre et auparavant des Provinces-Unies, La Battavie ? “Ceci n’a donc aucun sens! “Puisque la Révolution dite française est maçonnique donc anti-nationaliste, d’origine juive et anti-catholique, libérale donc anti royaliste concernant pour le moins la France”. “Elle est en effet issue de l’Angleterre anglicane (post-Cromwell) et donc des Provinces-Unies protestantes dont l’influence juive n’est plus à démontrer”. “Rousseau était en Angleterre, et les textes de Marrat qui a vécu en Angleterre où il est devenu franc-maçon, sont issus des Anglais, etc…”. “Bref, Marion Sigaut semble ne pas pouvoir passer le cap de remonter jusqu’ à la franc-maçonnerie, puis à l’idée messianique du peuple d’Israël”. “Il y a blocage” ! Pourquoi Mme Sigaut se refuse-t-elle à reconnaître l’influence anglaise, maçonnique et juive de la Révolution dite française…?! L’intérêt de ce texte, notamment, est qu’il émane d’un cadre d’Égalité & Réconciliation, dont il connaît bien les rouages et la ligne, qu’il n’approuve pas. D’autant qu’il poursuit : “Nous nous rejoignons avec votre analyse, car E&R est devenu un autre idiot utile pour le système et tourne la “dissidence” en bourrique. “C’est malheureux mais ainsi”. “CQFD avec votre conférence sur le même sujet”.

Voilà pourquoi cet incident, apparemment mineur du fait de Mme Sigaut, se révèle autrement significatif qu’il n’y paraissait au premier abord. Il en découle que Mme Sigaut apparaît très mal à l’aise sur l’influence de la maçonnerie anglaise et juive sur la Révolution dite française. Par nostalgie, pour l’influence juive, des kibboutz qu’elle fréquentait naguère ? Elle oublie ou feint d’oublier que les Constitutions du franc-maçon anglais James Anderson, constituent le bréviaire de toutes les obédiences maçonniques à travers le monde, dont la France. Elle oublie que la maçonnerie moderne s’est constituée officiellement à Londres à l’Apple Tree Tavern en 1717 avec les protestants James Anderson, Théophile Desaguiliers et Georges Payne. Plus important encore, elle oublie, ou ne sait, que les trois premiers Grands Maîtres de la Maçonnerie en France, étaient Anglais : Le duc de Wharton, le baronnet Maclean et le comte de Derwenwater ! Ils furent, en outre, parmi les plus débauchés de leur époque, ce qui est aussi une caractéristique de la maçonnerie de tout temps (1) Tout cela démontre, contrairement à ce que Mme Sigaut déclarait dans sa conférence citée par ce cadre de E&R, que la Révolution dite française découle bien de l’action juive et maçonnique anglaise. Aussi est-on surpris qu’elle ne veuille voir dans la maçonnerie française, “aucun lien avec l’Angleterre” et affirme que “Pour elle, la Révolution est francofrançaise” !!! Je lui conseillerai donc “avec bienveillance” de se reporter à mon livre La Maçonnerie … (1).

Elle y trouverait toutes les citations nécessaires pour lui éviter de dire des contre-vérités. Est-elle consciente, que son attitude ne sert qu’à ceux qui veulent masquer les origines essentielles et les véritables vecteurs de la Révolution de 1789 ?!

C’est cette subordination de la maçonnerie française à la maçonnerie anglaise qu’elle se refuse à voir, qui explique entre autres faits majeurs de notre histoire moderne :

– Pourquoi le général Grouchy n’était pas au rendez-vous fixé par Napoléon à Waterloo (2).

– Pourquoi la France a dû déclarer la guerre au IIIème Reich, à la suite de l’Angleterre, sans y être préparée (3) … Voilà à quoi a abouti la leçon que Mme Sigaut a voulu me donner, à découvrir de curieuses lacunes dans ses analyses historiques. Pour rappel, la notice sur Isaac Le Chapelier spécifie bien : “Député aux États généraux de 1789, président de l’Assemblée constituante, il est l’initiateur de la loi Le Chapelier supprimant les communautés de métiers et interdisant que des ouvriers d’un métier puissent se regrouper pour défendre leurs intérêts”… Il y a donc dans cette loi, à la fois, l’interdiction des Corporations et l’interdiction de toute tentative de reconstruction de structures de défense du monde du travail. Ce n’est donc pas comme l’a affirmé Mme Sigaut : “d’Allarde a fait ci, Le Chapelier, a fait cela”. CQFD, Mme Sigaut, “en toute bienveillance”… Morale de l’Histoire, Isaac Le Chapelier fut lui-même guillotiné le 22 avril 1794 à Paris.

 

(1) P. P. d’Assac. La Maçonnerie. S.P.P.

(2) “ – Bonaparte, Hitler, Poutine

(3) “ De Gaulle, de la légende à la réalité. À paraître prochainement.

 

Philippe Ploncard d’Assac